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    A  CLEOPATRA   

 

Tes maîtres t’ont désirée et attendue durant des années, de saillies en saillies, ta future mère, Athéna, se décida enfin en ce mois de septembre à te donner la vie, à toi et à tes frères et sœurs.

De longues semaines à soigner ta mère dans l’attente de cette échographie où, pour la première fois, tes maîtres anxieux pourront admirer ta minuscule silhouette…

Mais, ce moment de joie s’est transformé en tristesse et en crainte… Déjà un de tes frères était mort…Vous n’étiez plus que trois.

La tension était bien présente parmi nous, mais la joie de te voir, te serrer, t’admirer, te voir grandir… l’espoir était plus fort que tout. L’amour que nous te portions était déjà si grand. Athéna, en bonne mère, préparait ton nid et nous attendions ta venue…

Mais, les caprices de la nature posait un nouveau danger sur la route de ta naissance… un départ en catastrophe vers le bloc opératoire pour une césarienne difficile et lourde de conséquences.

Tes frères et sœurs étaient tous disparus, il ne restait qu’un petit souffle de vie dans ton petit corps meurtri par cette nouvelle épreuve. Courageuse et battante, tu trouvas la force nécessaire pour revenir parmi les vivants. Nos visages figés de douleur se sont alors émerveillés de te voir enfin respirer et te mouvoir entre nos mains délicates et tremblantes.

Cléopatra, un nom de déesse avec un destin particulier et une beauté mythique qui a traversé l’ère du temps, des siècles… Voilà un prénom qui ne pouvait mieux tomber… Tes maîtres voyaient enfin le bout de ce tunnel sombre plein de tristesse s’éclaircir d’une lueur couleur d’espoir… Tu n’étais présente que depuis quelques heures que toute leur attention t'était dévouée.

Tu étais la star et les jours qui passaient en ta compagnie étaient une thérapie salvatrice pour oublier tes frères et sœurs disparus…

Mais, il y eut ce fameux jour où tu hurlas toute la nuit, ta mère, encore si faible de cette lourde intervention, trouva la force pour te soutenir et t’épauler dans ce moment d’angoisse et de douleur qui fût, sans le savoir sauf pour Athéna, tes dernières minutes dans notre famille. Si frêle mais si robuste, si petite mais si grande en nos cœurs, tu t’es éteinte soudainement, si vite alors que ta venue fût si longue et si difficile.

 

Le vide que tu as laissé derrière toi est immense et la douleur toujours vive…

Ces quelques mots te sont dédiés, à ces jours où tu étais avec nous. Jamais nous ne te remplacerons et tu resteras à jamais notre Déesse, digne dans ton combat pour la vie que tu as mené dés ta conception et tout au long de ta courte vie. Nous garderons de toi l’image d’une Déesse avide de biberons et de caresses qui, malgré une douleur permanente, trouvait la force de nous émerveiller, de nous attendrir. A nous maintenant de nous imprégner de ton courage pour surmonter notre douleur comme tu l’as fait.

Adieu Cléopatra

 

BAIKA

 

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